Ils font un signe de la main. Je réponds. L’un de nous porte des sabots.
Soyons clairs : je ne vis pas au sommet d’une colline isolée. Il n’y a pas de haies épaisses ni de murs de deux mètres autour de ma maison. Je vis là où les gens vivent. Et ces gens — mes voisins — savent que je suis nu la plupart du temps.
Ils m’ont vu.
Pas par accident. Pas dans un “moment gênant”. Juste… en train de vivre. Travailler au jardin. Arroser les plantes. Rentrer les courses. M’étirer au soleil du matin.
Ils me font un signe de la main. Je réponds. Parfois avec une tomate à la main. Parfois en sandales. Rien de plus.
Et tu sais quoi ?
Le monde ne s’est pas effondré. Pas de drame. Pas de plainte.
Juste une forme d’accord tacite : il est nu, il n’est pas bizarre, c’est juste Marc.
Du silence aux sourires
Quand j’ai commencé à vivre pleinement mon naturisme au quotidien, je ne savais pas trop comment les autres allaient réagir. Est-ce qu’ils allaient m’éviter ? Me fixer ? Dire quelque chose ?
Au début, c’était le silence. Et ce silence ? C’était un cadeau. Pas de remarques. Pas de jugements. Juste… des interactions normales, sans les attentes textiles.
Puis sont venus quelques sourires. Des hochements de tête. Des “bonjour” lancés par-dessus la clôture. Et, avec le temps, des conversations — parfois curieuses, parfois amusées, parfois sincères. Et même, de temps en temps, des confidences :
“Ça doit être agréable de se sentir aussi libre.”
“Tu sais quoi ? J’aimerais avoir ton cran.”
Ces moments-là me rappellent que : être visible, c’est déjà normaliser la nudité. Et ça ouvre la porte à de vraies discussions.
Oui, il y a eu des moments étonnants
Comme ce jour où je taillais la haie, nu, et où un chien a réussi à passer sous la clôture pour venir me dire bonjour. Me voilà à courir derrière un beagle en ne portant que des gants de jardinage.
Ou ce matin où j’étais en train de me promener dans le jardin, un café à la main, quand facteur est entré pour déposer un colis. Il n’a même pas sourcillé. On a fait comme si c’était la chose la plus banale du monde. Et, franchement, ça l’était sûrement.
Vivre nu dans un quartier habillé
Ce que j’ai appris, c’est que : quand tu vis ta nudité comme quelque chose de naturel, les autres finissent souvent par faire pareil.
Ça ne veut pas dire qu’ils vont se déshabiller ou te rejoindre dans ta démarche. Mais ils se détendent. Ils arrêtent de voir le corps comme un problème. Ils te voient, tout simplement.
Et surtout, ça leur montre — sans un mot — qu’on peut être nu et respectueux. Qu’on peut vivre nu et être bienveillant. Que la nudité n’empêche ni la gentillesse ni le lien social.
Aujourd’hui, le naturisme fait partie de l’écosystème du quartier. Les enfants ne pointent pas du doigt. Les adultes ne sursautent pas. Le facteur sait très bien à qui il a affaire. Tout le monde continue sa vie. Et moi aussi.
Le naturisme est personnel, mais jamais isolé
Je suis peut-être nu seul dans mon jardin — mais je ne suis pas seul dans ma nudité.
Chaque salut, chaque “bonjour !”, chaque voisin qui passe sans lever un sourcil… c’est une forme de communauté. C’est de l’acceptation tranquille. C’est comme ça qu’on rend le naturisme normal.
Et toi, tes voisins savent-ils que tu es naturiste ?
As-tu eu “la” discussion ? Ou es-tu le mystérieux voisin qu’on devine derrière la haie ?
Raconte-moi ton histoire. Célébrons ces petits moments qui font toute la différence — quand la peau et la société cohabitent sans drame.
Dénudez-vous, restez nu∙e, vivez nu∙e et partagez l’amour du naturisme !