Précédemment…
Babette, Fabienne, Henri, Guillaume et Anne étaient assis à l’ombre de la tonnelle. Ils buvaient un café qui venait de clôturer un barbecue organisé par Anne et Guillaume.
Le lendemain de son retour à Rives, Babette avait confirmé l’existence de son demi-frère. Elle ne savait en revanche pas qu’il était naturiste. Elle l’appela le soir même pour partager ce nouveau point commun qu’ils avaient et lui dire pour Fabienne. Henri en fut ravi et lui confirma qu’il viendrait voir sa sœur, sa compagne et son beau-père le dernier week-end d’avril.
Autre coup de chance, il faisait un temps quasi estival et Anne étendit l’invitation à Henri. Ils parcoururent les quelques kilomètres qui les séparaient de la ferme des Pétrie à vélo. Babette confia à Henri qu’elle privilégiait désormais le vélo pour les courts déplacements. Elle n’était pas prête à renoncer au confort de son Range Rover, mais le vélo était une option écolo qui lui convenait.
Anne les accueillit. Elle était nue comme tous les week-ends où la température le permettait et proposa à ses invités de laisser leurs vêtements dans la salle de bain de l’entrée s’ils souhaitaient se mettre à l’aise, ce qu’ils firent tous les trois. Ils retrouvèrent Guillaume qui venait d’allumer le barbecue et prirent l’apéritif dans la simplicité de leur nudité partagée.
— Je voudrais dire un merci tout particulier à Guillaume, dit Babette.
Les yeux se tournèrent tous vers Babette.
— Je sais, Guillaume, que je t’ai mené la vie dure à la mairie pendant toutes ces années. Je sais aussi qu’il y a quelques mois, je n’aurais jamais pu imaginer être là, face à toi, à vous tous, nue. Je sais que c’est Fabienne qui m’a proposé de me joindre au festival naturiste. Mais sans toi, Guillaume, cette zone naturiste n’aurait pas existé. Fabienne ne serait jamais venue à Rives. Il est fort probable que je ne serais jamais devenue naturiste. Même si je ne suis pas certaine de ce que cela signifie de me mettre une telle étiquette. Mais au final, c’est grâce à toi, à ta passion pour cet art de vivre que tu m’as permis de le découvrir et que j’espère, à mon tour, avoir la possibilité de le faire découvrir à d’autres. Donc un grand merci.
Guillaume se leva et prit Babette dans ses bras. L’émotion l’envahit et il sentit quelques larmes perler au coin de ses yeux. Babette ressentit une légère gêne de sentir la peau de Guillaume contre la sienne. La même qu’elle fait ressentie quand il l’avait prise dans ses bras après la course à pied le samedi du festival. Elle avait encore du mal avec ces sensations physiques, qu’elle avait sans doute perdues hors des relations intimes avec Fabienne. Elle se retint cependant de se reculer et serra aussi Guillaume dans ses bras, avant de se rassoir.
— Babette, merci. Merci beaucoup pour ses mots qui me touchent. Je sais que cela n’a pas été simple pour toi non plus. Sache qu’Anne et moi sommes ravis de vous accueillir aujourd’hui avec ta compagne, Fabienne, et ton frère, Henri. Comme toi, je n’aurais pas pu imaginer cette journée il y a quelques mois, voire même quelques semaines. Comme quoi, la vie nous réserve toujours de belles surprises. Évidemment, rien ne peut me faire plus plaisir qu’un ou une textile qui découvre le naturisme, le comprend comme tu l’as compris et le fait sien ou sienne. Nous avons chacun nos cicatrices, aucune de nos vies ne se ressemble, mais je suis heureux aujourd’hui de t’accueillir dans notre vie naturiste. Tu y seras toujours la bienvenue. Toi aussi Fabienne et toi aussi Henri. Une nouvelle ère s’ouvre pour Rives et c’est grâce à vous tous.
Le café terminé, ils convinrent d’une petite marche dans le Bois de Chêne. Guillaume proposa qu’ils s’y rendent à vélo, ce que tous acceptèrent, y compris Matthieu et Agnès qui partirent devant en pédalant comme des fous. Arrivés sur place, ils laissèrent leur vélo sur le parking qui avait été créé pour faciliter l’accès à la zone naturiste. Il y avait une demi-douzaine de voitures et quelques vélos. Les cinq amis se mirent en marche, laissant les enfants courir une fois de plus devant eux.
Arrivés à la hauteur de la clairière dans laquelle s’était tenu le festival, ils virent des familles qui piqueniquaient dans le plus simple appareil. Des enfants jouaient au frisbee pendant que les adultes rêvassaient au soleil. Ils croisèrent un couple qui marchait, comme eux, nus.
L’homme arrêta le petit groupe et salua Guillaume. Il le remercia pour cet endroit unique dans lequel il pouvait se promener sans risquer de choquer qui que ce soit et de se retrouver au poste de police. Il lui confia que cela faisait des années qu’il randonnait nu avec son épouse et cet espace lui permettait de venir quand il le souhaitait et de vivre comme il l’avait toujours espéré. Il était entièrement nu, marchant pieds nus. Guillaume lui dit que tout le plaisir était pour lui et qu’il était heureux d’avoir pu mettre cet espace à disposition de gens comme lui. Ils se saluèrent et Guillaume rattrapa le groupe qui avait avancé sans lui.
Une heure plus tard, ils étaient de retour sur le parking. Ils s’embrassèrent pour se dire au revoir, quand Fabienne fit remarquer qu’ils étaient venus à vélo en tenue de peau et avaient laissé leurs affaires chez Guillaume et Anne. Cette dernière leur proposa de déposer les affaires demain matin en allant au village, mais Henri devait repartir en fin de journée et il avait laissé son portefeuille dans son short. Le groupe repartit alors tout ensemble une fois de plus précédé par les deux enfants qui étaient partis devant.
Le soleil était encore haut quand ils arrivèrent à la ferme et ils décidèrent de piquer une tête dans la piscine avant de rentrer. Chacun voulait retenir ces derniers instants de belle camaraderie. Henri attrapa Babette par la taille et sauta dans la piscine, alors que Fabienne les suivait de près. Inspirés par les adultes, Matthieu et Agnès plongèrent à leur tour en rigolant. Anne photographia tout ce petit monde avec son téléphone et proposa une photo de groupe quand tous seraient rafraichis. Après avoir chahuté quelques minutes, Fabienne, Guillaume, Henri et Babette sortirent, se séchèrent et obéirent aux injonctions d’Anne qui les plaça devant les lauriers et demanda à Matthieu de prendre la photo ce qu’il fit avec application. Anne vérifia la qualité et l’envoya à tout le monde en souvenir d’une belle journée.
Babette, Fabienne et Anne partis, Anne baigna les enfants, Guillaume les fit manger et chacun leur raconta une histoire. Le soleil allait se coucher. Guillaume alla chercher une bouteille de rosé au frigo, l’ouvrit, versa deux verres, et proposa à Anne d’aller regarder le soleil se coucher. Ils sortirent sur la terrasse face à l’astre rougeoyant, s’assirent sur le banc du jardin et trinquèrent. Anne posa sa tête sur l’épaule de Guillaume, alors que le disque brillant disparaissait sous l’horizon. L’été, qui était arrivé en avance cette année, s’annonçait beau, joyeux et plein de nudité simple. L’idée fit sourire Anne. Guillaume passa son bras autour de son épaule, serra sa femme contre lui et prit une gorgée de vin. Il la sentit frissonner, posa ses lèvres sur son front et la remercia d’être là. Elle tourna son regard vers lui et le remercia aussi. Ils se turent et, l’un contre l’autre, laissèrent l’obscurité les envahir.
FIN
J’ai passé de bons moments à lire ces articles. Merci de les avoir partagés.
Tout le plaisir a été pour moi. Merci Thierry!
Un grand merci pour cette aventure naturiste bien surprenante et rocambolesque ! Je me suis régalé de cette lecture en étant, pour ne pas déroger à ta règle, toujours nu, soit dehors au léger soleil Sud Landais, soit à côté du poêle bien chaud. Très bon courage pour la correction Car ce n’est pas une mince affaire ! J’ai corrigé plusieurs écrits de mon frère. (Roman policier). Je suis aussi en train d’écrire mes souvenirs naturistes depuis mes quatorze ans. As-tu une adresse mail afin de t’envoyer quelques passages !? Voici la mienne : linconnu40@gmail.com
Amitiés naturistes
Patrick BRENOT
Merci Patrick pour ton commentaire. Je t’envoie un mail pour continuer cette conversation.
Bonjour Marc, Je viens de terminer la lecture des aventures de Guillaume et de ses amis et amies à Rives. J’ai apprécié l’histoire et l’écriture. je comprends qu’il s’agit d’un texte brut que tu retravailleras. Ma principale objection serait que j’ai le sentiment que tu insistes peut-être un peu trop sur les vertus du naturisme et le bien-être lié à évoluer en nudité collective. Personnellement, même si j’évoque aussi ces éléments, j’essaie de les suggérer par la façon dont évoluent mes personnages. La finalité étant d’amener mes lecteurs (non naturistes) à appréhender cette manière de vivre de façon indirecte en côtoyant, par la lecture, des hommes et des femmes dans un cadre naturiste. Merci de voir cette remarque comme constructive et non comme une critique. Puisque tu m’en as donné l’autorisation, je publie, en différé, les chapitres sur ma page FB et je pense que c’est apprécié. J’ai commence à lire ton texte « la randonnue » mais j’ai tellement d’autres occupations (pas seulement littéraires), que je ne le terminerai que plus tard! Salutations naturistes. Jean Paul.
Merci Jean-Paul de ce long commentaire que je prends tout à fait positivement et dont j’intégrerai l’esprit dans mes relectures/réécritures. Aucun problème pour le temps que tu prendras, rien n’est pressé dans ce bas monde à celui qui prend son temps pour apprécier les parfums des jours. Amitiés naturistes.
Merci pour ces lettres. J’ai apprécié. J’ai tenté de retrouver cet endroit dans le Gard
Rives-sur-Bellongues, je n’ai pas trouvé.
Je suis intéressé de connaître cet endroit.
Merci Marc pour vos éclaircissements.
Bien Cordialement
Naturistement Nu
Gil
Merci Gil pour votre commentaires. Cet endroit n’existe malheureusement pas, sauf dans cette histoire, je l’ai inventé.