La France vient d’adopter dans la loi de santé que « l’exercice d’une activité de mannequin est interdit à toute personne dont l’indice de masse corporelle est inférieur à des niveaux définis ». En gros (c’est le cas de le dire), exit les mannequins anorexiques. Si cela va dans la bonne direction, cela ne va pas empêcher les industries de la beauté et du textile de continuer à nous abreuver de « beautiful people », auxquels vont s’identifier des millions de gens qui vont dépenser des millions, que dis-je des milliards, d’euros, pour leur ressembler, dans la folie de la recherche du corps parfait.
Pourtant, il suffit d’aller sur une plage (textile) l’été pour reconnaître qu’il y a peu, voire très peu, de « beautiful people ». En revanche, l’industrie (milliardaire) du maillot de bain va permettre l’espace d’un instant de masquer les imperfections de ses corps que le monde moderne maltraite. Demander à un de ces textiles ce qu’il pense de son corps et il y a fort à parier qu’il aura quelque chose à lui reprocher, qu’il se trouvera loin d’être beau et pas complètement à l’aise dedans.
Faite la même expérience sur une plage nudiste. La première remarque est que tout le monde est nu, qu’aucune pièce de textile n’est donc à même de cacher quelque imperfection que ce soit. Demander à un de ces naturistes ce qu’il pense de son corps et il y a fort à parier qu’il aura quelque chose à lui reprocher, mais que c’est son corps et qu’il est à l’aise dedans !
Mêmes corps, mêmes imperfections, attitudes différentes. Passez quelques heures sur une plage naturiste ou dans un village naturiste et vous rencontrerez des corps nus de toutes les formes et de tous les âges, mais par-dessus tout, vous rencontrerez des gens qui n’ont aucun complexe à se montrer nu car ils sont à l’aise dans leurs corps. Non pas qu’ils se trouvent parfaits, beaucoup de nudistes font des efforts pour avoir un esprit sain dans un corps sain, mais ils ont une confiance accrue dans leur corps et ne se soumettent pas à la tyrannie du corps parfait.
Je pense qu’une des façons de détourner les gens de cette tyrannie du corps est de les attirer vers une activité qui leur fait retrouver des sensations positives vis-à-vis de leur corps. Le naturisme me semble être le choix idéal. Regardons-en la définition par la Fédération Naturiste Internationale : « Le naturisme est un mode de vie en harmonie avec la nature, caractérisé par la pratique de la nudité en commun, qui a pour but de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l’environnement. »
Le premier respect est celui de soi-même. Se respecter, respecter qui l’on est, respecter sa propre enveloppe corporel. Pour respecter, il faut accepter. Le chemin, pour quelqu’un qui a une piètre opinion de lui-même ou d’elle-même, peut être long. Mais cette acceptation de son corps aura des conséquences inimaginables sur l’estime de soi, sur la confiance en soi et sur son équilibre émotionnel.
Le naturisme n’est pas parfait et je ne suis pas angélique. Il ne constitue pas la solution unique aux maux engendrés par la tyrannie du corps parfait, mais il en est un outil qui me semble essentiel. Ensuite, le fait de partager la nudité permet de réaliser que nos compatriotes naturistes n’ont pas tous des corps parfaits et ne s’en cachent pas pour autant. Il y a donc la réalisation que les imperfections ne sont pas des facteurs limitant le bonheur et le respect.
Naturistes, nous savons le bonheur d’être nu. Il est de notre devoir à chacun de faire la promotion de ce style de vie sain, tant physiquement que psychologiquement. C’est à ce tout petit prix que nous détruirons cette tyrannie du corps parfait, un corps après l’autre, pour les emmener dans cette plénitude du bonheur tout nu !
Dénudez-vous, restez nu, vivez nu et partagez l’amour du naturisme !
Photo par Jonathan Hoxmark sur Unsplash