La tyrannie de la perfection – Y échapper pour s’épanouir

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Être naturiste, c’est être bien dans son corps. Cela ne signifie pas que l’on ne cherche pas à faire disparaitre un bourrelet ici ou là ou que l’on ne prend pas soin de soi. Au contraire ! Mais, on tombe moins dans la tyrannie du regard de l’autre, de l’apparence et de la perfection.

La pression de la société

Arrêtez-vous en face d’un étal de journaux. Les couvertures des presses dites masculines et féminines ne montrent que des personnes souriantes, bronzées, bien habillées, fines et musclées. Au même moment, regardez autour de vous. Voyez-vous beaucoup de ces mêmes personnes dans la vraie vie ? Pas vraiment.

Dans la Tyrannie de la beauté, l’auteur dit que « la beauté est injuste car très inégalitaire ». Il suffit de se rendre sur une plage naturiste pour se rendre compte que les fameux canons de beauté ne s’y trouvent que très peu. En revanche, vous y verrez de nombreuses personnes « normales ». Des petits, des grands, des enveloppé·e·s, des minces, des bronzé·e·s, des ridé·e·s, des sportif·ve·s, en bref de tout, mais peu de Barbie et Ken. Nous sommes tous égaux devant le fait que nous avons un corps, pas un corps avec une plastique parfaite que la société appelle beauté.

Dans l’article de Marie France intitulé La nudité et vous, j’ai trouvé ces deux témoignages de deux femmes : « Aujourd’hui, je ne quitte même plus mon paréo sur la plage ! Non pas que je sois complexée mais je ne veux plus imposer ce corps que je n’aime plus » et « C’est décomplexant, aussi, de s’apercevoir qu’aucune femme ne ressemble à celles des magazines ».

D’un côté ne pas vouloir imposer à autrui ce que l’on n’aime pas, de l’autre s’apercevoir que la beauté plastique des magazines est une illusion. Mais la pression est là !

S’accepter et s’aimer

Et c’est cette pression de la perfection véhiculée par la société que les naturistes refusent. C’est aussi l’éternel conflit entre l’être et le paraitre. Comme le dit l’auteur de l’article Cette tyrannie du paraître qui nous empêche d’être heureux en parlant de la télévision : « Sous couvert de divertissement, ces émissions entretiennent toutes l’idée que pour être heureux, il faut être excellent et surtout au top! »

Au top sous toutes les coutures : professionnellement, personnellement, corporellement, psychologiquement, etc. Et c’est précisément ce à quoi s’oppose le naturisme et sa philosophie. Il ne s’agit pas de paraitre, mais d’être. Comme l’écrit l’auteure de l’article Liberté, égalité, nudité ?, « cette pratique [le naturisme] n’a d’autre but que la liberté du corps avec des sensations décuplées: frôlement de la brise, caresse de l’eau et du soleil, picotement du sable… Selon les adeptes, savourer ces plaisirs donne accès au bien-être et reconnecte avec l’essentiel. »

L’essentiel ! Être bien avec soi-même. Apprécier cette enveloppe charnelle à notre âme. Retrouver l’humanité cachée par les vêtements et les diktats du corps parfait. Au quotidien, le monde nous pousse à nous sentir coupable. « Coupables de ne pas être constamment heureux, à la hauteur, satisfaits, en pleine forme, salariés et parents « exemplaires » », extrait de l’article De quoi nous sentons-nous coupables ?.

Mais la phrase qui « tue », extraite du même article est la suivante : « La question du corps ne se pose plus dans le champ érotique, mais dans le cadre d’un jugement social, voire dernier ». Car, c’est bien ce dont les naturistes sont conscients : ils sont socialement jugés ! Nudité égale sexualité et perversité. La société a perverti l’essence même de se bien-être.

Il n’est pas possible de retrouver ce bonheur sans commencer par abandonner notre réaction au jugement d’autrui sur nos propres choix et par rendre grâce à ce corps qui héberge âme et conscience.

Se mettre nu, se mettre à nu

Etre naturiste, c’est se mettre nu. Chez soi, à la plage, au milieu d’autres naturistes. C’est aussi se mettre à nu. C’est assumer pleinement ses choix. C’est accepter de recevoir un jugement négatif de quelqu’un qui ne partage pas cette vision de la nudité, comme simple, naturelle et épanouissante.

Au final, en s’acceptant tel que l’on est, en se mettant nu, on devient soi-même. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Ce précepte chrétien s’applique pleinement dans le contexte naturiste. En apprenant à s’accepter et à s’aimer, on accepte et on aime mieux autrui. On est plus à son écoute. Rien d’étonnant aux propos des néo-naturistes qui trouvent que les ambiances naturistes sont plus décontractées, que les naturistes sont plus sympathiques et enjouées.

Alors, oui, l’épanouissement personnel peut, je n’en doute aucunement, passer par le naturisme, l’abandon des diktats de la perfection. En reprenant le contrôle de ce bien-être que procure la nudité simple et sociale, on reprend le contrôle de son bonheur et participe à celui de ceux que l’on aime.

Dénudez-vous, restez nu, vivez nu et partagez l’amour du naturisme !

Crédit photo Jonathan Hoxmark sur Unsplash

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