Le naturisme, c’est quoi pour vous ?

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En discutant avec d’autres naturistes, en parcourant d’autres sites dédiés au naturisme et en lisant les écrits de naturistes écrivains, je me suis rendu compte que le naturisme signifie différentes choses pour chacun d’entre nous. Même, et surtout, quand on échange avec des textiles, le naturisme est défini, perçu et compris différemment. Je vais tenter de parcourir ces points de vue.

Même s’il n’est pas question de mettre des étiquettes ou de mettre les gens dans des boites, il est intéressant de considérer des points de vue différents pour mieux comprendre les différences et mieux vivre ensemble en harmonie. Le naturisme n’est pas la réponse à tous les maux du manque de respect ou la réponse à plus de tolérance dans le monde. Il porte en lui des valeurs qui sont nécessaires à un monde plus pacifié, plus doux et plus respectueux. Comprendre le point de vue d’autrui nous permet de mieux répondre aux attentes de chacun et de contribuer à cette écoute si nécessaire.

Le textile dégouté

« Moi nu, jamais. C’est bon pour les animaux et les détraqués. » Combien de fois ai-je entendu une phrase de ce type ? Non seulement elle diminue, elle réduit et elle ne cherche pas à considérer à un point de vue différent, elle ferme surtout la porte à toute discussion ouverte et bienveillante.

La nudité est alors vue comme sale et impudique, et ses pratiquants ostracisés, étiquetés comme des personnes sans éducation. Le textile détourne alors le regard, choqué par cette nudité exposée à la vue de tous. Cette personne fermera la porte de la salle de bain et n’en sortira que vêtue. Il est généralement inutile d’essayer de la convaincre par des arguments rationnels. Sa construction mentale de la nudité est fermement ancrée par des principes religieux, sociaux, culturels ou moraux.

Il sera alors quasiment impossible de se dénuder en présence d’une telle personne. Le seul espoir consiste alors à lui faire accepter cette nudité et à lui faire admettre son innocuité. En bref, à le transformer de textile dégouté en textile désintéressé.

Le textile désintéressé

Le textile désintéressé est celui que la nudité sociale n’intéresse pas, mais pour autant ne gêne pas. Il ou elle ne voit aucune raison de se dévêtir seul ou avec d’autres et est confortable avec ses habits, même un simple maillot de bain.

Pour autant, ce textile ne sera pas trop gêné par la vue de naturistes et pourra cohabiter avec les « culs nus ». Il fait montre d’une forme de respect. Il ou elle reste habillé pendant que son entourage profite de la liberté d’être nu.

Ce sont ces personnes-ci que recherchent en premier les naturistes. Elles leur permettent en effet de vivre nus en respectant leur désir d’être vêtu. Le respect est alors mutuel et l’harmonie peut être trouvée. Le textile désintéressé peut aussi, au contact de ces naturistes heureux être tenté par l’expérience de la nudité. Il passe alors dans le camp des textiles curieux.

Le textile curieux

Devient curieux un textile qui s’interroge sur ce besoin d’être nu et sur les bienfaits procurés par la nudité simple et partagée. Le naturiste sera alors bien inspiré non seulement de répondre à ses interrogations, mais surtout de lui proposer d’essayer.

La première expérience est souvent déterminante. Être accompagné par un ou plusieurs naturistes aguerris est un grand plus pour la mise à l’aise. Entouré de nudistes expérimentés, le curieux pourra avoir réponse immédiate à ses questions et se sentir en confiance.

Un point qui me semble crucial avec le curieux est de l’aider à transformer son essai du naturisme. Par exemple, en lui proposant une autre sortie, par exemple un barbecue ou un séjour en village naturiste. Le naturisme a besoin de plus de pratiquants réguliers. Aidez-le à passer du côté clair de la force et à devenir un naturiste convaincu et pour le moment bohème.

Le naturiste bohème

Le naturisme se pratique en espace naturiste avec d’autres naturistes. Si cette affirmation est vraie, elle convient bien aux nouveaux naturistes qui souhaitent pratiquer cet art de vivre le week-end et en vacances. C’est alors du naturisme bohème, qui se vit en espace régulé et autorisé.

C’est très bien et cela convient à, il semble, une majorité de naturistes. Cela permet de faire vivre le naturisme et les espaces naturistes, y compris les plages et des espaces gratuits comme celui du bord de Vincennes à l’est de Paris.

Si le naturiste bohème aime être nu au milieu d’autres naturistes, il n’envisage pas nécessairement de pratiquer son naturisme ailleurs. C’est alors la rencontre d’un naturiste confortable ou acharné qui pourra lui présenter les autres alternatives qui s’offrent à lui pour la pratique du naturisme et qu’il devienne totalement confortable.

Le naturiste confortable

Le naturiste confortable le devient quand le naturisme devient un véritable art de vivre qui commence chez soi. Transformer son chez-soi en havre naturiste est une étape majeure de l’installation du confort.

Faire de son domicile un lieu naturiste érige la nudité en art de vivre quotidien. Quasiment rien chez soi ne nécessite le port de vêtement à part quelques travaux dangereux comme par exemple faire frire des aliments. Il est donc possible, y compris l’hiver de vivre nu et de ne s’habiller que pour sortir.

S’ouvrent alors de nouvelles perspectives, par exemple celle de transposer cette nudité quotidienne en tout lieu. Une sortie à la campagne ? Naturiste ! Un week-end chez des amis ? Naturiste ! Un court séjour loin de chez soi ? Naturiste ! Et voilà notre naturiste confortable sur le chemin de l’acharnement.

Le naturiste acharné

Le dernier type de naturiste est celui que je qualifie d’acharné. Pour lui ou elle, toute occasion est bonne pour se mettre nu. La maison est son havre de paix naturiste, mais tout lieu peut le devenir.

Une forêt est un lieu naturiste. Toutes les plages sont des lieux naturistes. Tous les chemins de randonnée sont naturistes. Dès que la température le permet, l’acharné est nu ou cherche à l’être. La vue d’un maillot de bain lui donne des boutons. Le vêtement est une gêne à son bien être.

S’il respecte les textiles, il souhaite que ce respect soit mutuel. Il n’hésite pas à demander s’il peut se mettre nu quand cela lui semble possible. La nudité est son premier choix vestimentaire. On peut le qualifier d’obsédé de la nudité, je peux l’accepter, car c’est ce que je pense être, mais dans le bon sens de l’obsession. Pas quelque chose qui vous consume, mais vous rend heureux. Car le naturisme rend heureux !

Dénudez-vous, reste nu, vivez nu et partagez l’amour du naturisme !

Photo Ante Hamersmit sur Unsplash

9 Commentaires

  1. je suis dégoûté de ne pas pouvoir vivre ma vie libre et nu quand je le souhaite, perso, je suis un homme invalide lié à notre vie qui ne pense qu’à l’argent avant notre bien-être sur notre santé, pourquoi les gens ne tolère pas la nudity, pourquoi cette qualité de vie n’est pas protégée par une loi très strict, pour votre libre et sécurisé, obligé pour se protéger allez d’aller dans des lieux tolérer, mais souvent avec des contraintes, pourquoi ce mode de vie est si mal acceptée, donc me concernant, contraint a rester vêtu, donc je profite par se bonheur, et cela un impact sur ma santé, merci la société française de me faite souffrir, et se sujet tabou , je préfère pas en discuter de peur de me faire critiquer.

    • Je suis chagrin de lire votre commentaire. Certes la société impose des contraintes, qu’il n’est pas toujours simple d’accepter. Malheureusement la nudité est mal acceptée dans nos sociétés, il faut combattre cette idée que le corps est sale et doit être caché. En attendant, pourquoi ne pas trouver une structure naturiste qui puisse vous accueillir ? Il en existe des dizaines en France et je suis sûr que certaines sont équipés pour accueillir des personnes invalides. Le naturisme est pour tous ! Courage !

  2. Je me qualifierai comme naturiste acharné. Je me mets nu dès que je le peu, à la maison ou en dehors, y compris pour conduire. C’est toujours un déchirement que de devoir me rhabiller pour sortir. J’habite en lotissement et tous mes voisins immédiats m’ont déjà vus nu au moins une fois, derrière la baie vitrée, dans le jardin ou quand j’ouvre mes volets, sans que celà ne change la qualité de nos relations. Même le facteur, les livreurs et réparateurs ont eu l’occasion de me voir nu quand le leur ouvre la porte. Mais peut-être ai-je beaucoup de chance.

    • Super Yoann ! J’admire votre témoignage ! Je suis également « naturiste acharné » et j’en suis fier !
      Mes voisins, les livreurs et le facteur m’ont déjà vus nu également !

  3. Pour moi, le naturisme est un art de vivre! Je ne m’habille que pour sortir. Quand je suis chez moi, je vis nu en permanence. J’apprécie particulièrement les moments passés à la plage et surtout dans les petits campings naturiste.
    Bref, la nudité pour moi, c’est naturel. Je ne peux plus vivre autrement !

  4. être nu en permanence, tout au long de l’année, c’est du nudisme routinier et ça n’apporte aucun plaisir de se dénuder.
    Au contraire se dénuder lorsqu’on arrive dans un centre de vacances, c’est un évènement, un cérémonial qu’on a attendu avec impatience. Mille fois mieux.

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