Vous êtes naturiste et adorez déambuler dans votre plus simple appareil, mais votre conjoint ne goute pas au plaisir et au confort de la nudité. Rassurez-vous, de nombreux couples se retrouvent dans cette situation, vous n’êtes pas seul. De nombreuses questions se posent alors. Dois-je continuer à être nu·e ? Dois-je demander à mon conjoint de se dénuder ? Comment aborder la question de la nudité ? Etc., etc.
Si la situation ne semble pas simple de prime abord, je vous propose dans cet article quelques éléments de réflexion et de discussion autour de la nudité et du naturisme. Ils vous aideront, je l’espère, à discuter du naturisme, de la nudité simple, de la nudité acceptée et finalement de la nudité partagée. La nudité et le naturisme sont des sujets qui peuvent devenir polémiques tant la société a fait un brillant travail de sape pour imposer des normes sociales et vestimentaires diabolisant la nudité et l’assimilant à la sexualité. Si vous ne les avez pas déjà lus, je vous conseille de commencer par les articles suivants : 12 raisons pour lesquelles je suis naturiste, 11 façons d’être confortable avec le naturisme et la série Le confort de la nudité qui commence par Le confort de la nudité – 1/6 – Le corps nu n’est qu’un corps nu.
La nudité simple
Ouvrez une bouteille de vin, faites des mojitos ou des tequilas sunrise et installez-vous confortablement avec votre conjoint et abordez le sujet de la nudité et du naturisme. Deux éléments sont essentiels à cette discussion : une certaine ouverture d’esprit et un positionnement de la nudité hors de toute sexualité. En partant du principe que votre conjoint est ouvert·e d’esprit et accepte les discussions honnêtes, abordez la discussion de la nudité hors de toute sexualité en partageant votre bien être.
Société, religions et culture ont une conception généralement sexualisée de la nudité dont le message s’ancre dans les esprits. Il est essentiel d’accepter que la nudité puisse ne pas être reliée à la sexualité ou à l’exhibitionnisme. La nudité est un état de notre être. Pour la plupart des personnes, la nudité doit être limitée dans le temps et dans l’espace. On se dénude pour se laver par exemple et c’est tout. Elle ne doit en aucun cas être partagée avec d’autres. Il arrive souvent que les conjoints s’en arrêtent là. Il faut le comprendre et l’accepter pour le moment. Il est difficile de revenir sur une croyance ancrée profondément.
Cela ne doit cependant pas nous empêcher de faire accepter que d’autres personnes puissent avoir une autre conception de la nudité. Une nudité simple, sans connotation sexuelle, porteuse de bien-être, de confort et de simplicité. Ce sont en fait des millions de personnes qui ressentent ce confort et cette simplicité, pour lesquelles la nudité est saine et naturelle, sans aucune connotation visible ou cachée.
Il est toujours possible d’apporter des arguments rationnels, comme la suppression de la honte du corps, une meilleure absorption de la vitamine D ou l’existence d’associations reconnues par l’état. Cependant, le refus du naturisme n’est souvent pas rationnel, mais émotionnel. Il est alors important d’agir sur les émotions en acceptant que votre conjoint exprime son malaise vis-à-vis de la nudité et que vous lui partagiez votre compréhension et bienveillance. Il n’est pas question de rentrer en conflit, mais d’accepter de faire un pas vers lui ou elle en comprenant sa position, tout en lui faisant accepter que d’autres puissent être différents sans pour autant être pervers, exhibitionnistes ou voyeurs.
La nudité acceptée
Une fois sa position comprise et acceptée, il est temps que votre conjoint comprenne et accepte la vôtre. C’est l’acceptation de votre nudité et de votre choix de pouvoir être nu·e quand vous le souhaitez. Il est tout à fait possible d’être nu·e quand d’autres sont habillés, à partir du moment où votre nudité est comprise et acceptée. Il est bien évidemment important que vous soyez confortable dans votre nudité.
Si vous avez l’impression de faire quelque chose d’anormal, votre conjoint le sentira et un malaise s’installera. Il est possible que les premiers jours, vous ressentiez des émotions contradictoires. Dites-vous que vous ne faites rien de mal, vous êtes simplement nu·e, en toute simplicité.
Le bien-être et le confort de la nudité prendront le pas rapidement sur les autres sentiments. Vous serez alors en harmonie avec votre moi intérieur et sans doute un peu l’univers. N’hésitez pas à remercier votre conjoint pour l’ouverture d’esprit dont il ou elle fait preuve, ainsi que pour sa compréhension. Accepter les différences est une forme de respect dont le monde a besoin. C’est dans la différence et la diversité que se créent les plus belles choses.
Au fur et à mesure des jours ou des expériences, des questions surgiront sans doute. Peut-être aussi des accrochages, des divergences, des désaccords. Profitez-en pour discuter, ouvertement, en exprimant les points de vues opposés et en cherchant les zones d’accord, il y en a toujours, mais sans revenir sur la simplicité et l’acceptation de la nudité. Petit à petit, l’histoire fera son chemin et au-delà de la nudité acceptée, vous rencontrerez peut-être la nudité partagée.
La nudité partagée
Accepter la nudité d’autrui est un pas vers l’acceptation de sa propre nudité. Ce n’est certes pas une garantie, mais un pas dans la bonne direction. Certains événements qui arrivent sont extérieurs à notre contrôle. D’autres, en revanche, sont le résultat de nos choix. Proposer de passer un moment sur une plage naturiste ou d’aller passer un week-end dans un espace naturiste sont des choix qu’il est possible de faire.
Au-delà la possibilité, ce sont des propositions que vous pouvez faire à votre conjoint. Les naturistes ont tendance à dire que le naturisme ne s’explique pas, il se vit. Passer un moment dans un espace naturiste, exposé à la nudité d’autrui et confronté à ses propres peurs et interrogations permet généralement de dissiper ces dernières. Le naturel de cette nudité partagée apparaît. Il peut aussi déstabiliser.
Se dénuder et voir des gens nus peut révéler de véritables malaises. Il ne faut alors pas précipiter les choses. Laissez-les venir doucement, en en parlant, en laissant sortir ce qui provoque de malaise. Pour certaines personnes, le malaise est ancré tellement profond que seules une volonté farouche et l’aide d’un praticien pourront en venir à bout. Pour d’autres, le temps et la communication bienveillante feront leur œuvre.
Cette nudité partagée avec les personnes qu’on aime est un Graal, un immense bonheur et une véritable communication de l’âme. Avec parfois beaucoup de persévérance, de l’amour, de la bienveillance et des encouragements, tous et toutes peuvent arriver à cette nudité simple et naturelle partagée. Une nouvelle dimension s’ouvre alors faite de respect et de simplicité. La nudité est belle !
Dénudez-vous, restez nu, vivez nu et partagez l’amour du naturisme !
[…] Que faire si mon conjoint n’aime pas être nu·e ? […]
Je pense que je vais avoir un gros effort de communication avec mon épouse, elle excepte nu mais sans plus.
A voir avec le temps.
en tout cas merci pour ce bel article.